Le Monde se hace eco de la candidatura de Pino Solanas a la presidencia, y anuncia la salida de su próximo film. Martin Tavaut, corresponsal en Francia
Le cinéaste argentin Fernando Solanas se présente í l’élection présidentielle
Le Monde
Christine Legrand
2 de septiembre de 2007
Nous sommes les héritiers des assemblées populaires qui, pendant la crise argentine de 2002, exigeaient que tous les politiciens s’en aillent», explique le cinéaste argentin Fernando «Pino» Solanas. A 71 ans, il vient de lancer sa candidature í l’élection présidentielle du 28 octobre.
A la tíªte de Projet Sud, qui regroupe des socialistes, des syndicalistes et des représentants du centre-gauche, M. Solanas revendique «une plus grande démocratie, une profonde réforme fiscale et la récupération des ressources naturelles de l’Argentine».
Il critique le gouvernement péroniste de Nestor Kirchner, qui représente, selon lui, «la continuité du modéle libéral mis en place, dans les années 1990, par l’ancien président péroniste Carlos Menem, avec la privatisation du pétrole et du gaz, la vente incontrí´lée des terres de l’Etat, la criminalisation du mouvement social et aucune redistribution de la richesse, alors que la croissance est de 8 % í 9 % depuis quatre ans».
Le réalisateur admire Hugo Chavez, le président vénézuélien : «Il a impulsé une révolution sociale au Venezuela et a mis en marche un nouveau modéle d’intégration régionale en Amérique latine.» Il regrette qu’au Brésil, le président Luiz Inacio Lula da Silva «ait glissé vers la droite, alors qu’il avait promis de lutter contre les inégalités sociales et la corruption».
M. Solanas a fait un passage par la politique en se faisant élire député (1993-1997) pour un mouvement de centre-gauche, le Front pour un pays solidaire (Frepaso). Déí§u par ses camarades, dont Carlos «Chacho» Alvarez, qui deviendra le vice-président du radical Fernando de la Rua, M. Solanas revient au cinéma, en 1998, avec Le Nuage. Ses critiques virulentes contre M. Menem, qu’il a accusé d’íªtre le chef d’une mafia, lui ont valu un procés pour calomnie et un attentat. En mai 1991, des inconnus lui ont tiré six balles dans les jambes.
«Mes films sont inséparables de la politique», note-t-il. Lors de la chute du président De la Rua, chassé du pouvoir par les émeutes populaires, en décembre 2001, le cinéaste sort dans la rue, sa caméra numérique sur l’épaule. Son témoignage débouche sur une série de documentaires, dont La Dignité du peuple (2006), consacré aux nouvelles formes de lutte des laissés-pour-compte.
«L’HEURE DES BRASIERS»
En 1968, c’est un documentaire militant, L’Heure des brasiers, consacré í l’Argentine et í l’Amérique latine, qui l’avait rendu célébre. Il y défendait une alliance du péronisme avec la gauche révolutionnaire. Aujourd’hui, le cinéaste se réclame toujours du péronisme, «pas celui de Menem ou de Kirchner, mais celui des origines, qui était un mouvement de revendication de la justice sociale et de la souveraineté nationale».
Pendant la dictature militaire (1976-1983), il a vécu en exil í Paris, oí¹ il a tourné Tangos, l’exil de Gardel (1985). Il prépare un film, dont la sortie est prévue au début de 2008. Les hommes qui sont seuls et attendent dénoncera le démantélement des chemins de fer et l’abandon des populations de l’intérieur de l’Argentine.