í¢â‚¬Å“Lilitaí¢â‚¬Â Carrio, la otra candidata a la elección presidencial argentina

Le Monde informa sobre la candidatura presidencial de Lilita Carrió, realizando un retrato entusiasta de una mujer cristiana de centro-izquierdaí¢â‚¬Â¦ con aires de pasionaria, popular en razón de sus denuncias de corrupción del gobierno actual. Martin Tavaut, corresponsal en Francia


«Lilita» Carrió, l’autre candidate í  l’élection présidentielle argentine»
Le Monde
Christine Legrand
16 de septiembre de 2007

Alors que Cristina Kirchner, l’épouse du président argentin, est donnée favorite pour l’élection présidentielle du 28 octobre, une autre femme, Elisa Carrio, chrétienne de centre-gauche, s’est lancée dans la course. Elle arrive en deuxiéme position dans les sondages, certes loin derriére la candidate péroniste, mais devant un autre candidat de centre-gauche, Roberto Lavagna, ancien ministre de l’économie du président Nestor Kirchner, limogé en novembre 2005.
«Je suis croyante, libérale, féministe et je veux construire une République forte en Argentine», confie Elisa Carrio, dite «Lilita», en s’effondrant, épuisée, sur le canapé de son appartement de l’élégante avenue Santa Fe, í  Buenos Aires. Elle dit avoir parcouru «20 000 km en voiture, au cours des quatre derniers mois, village par village». A la tíªte de la Coalition civique, regroupant des membres du Parti radical et des péronistes dissidents, ainsi que des socialistes, elle est convaincue qu’il y aura un second tour. «Nous serons la deuxiéme force politique du pays», assure-t-elle.
A 50 ans, cette femme aux allures et í  la voix de pasionaria s’est rendue populaire en dénoní§ant plusieurs affaires de corruption qui éclaboussent le gouvernement Kirchner. Cela lui a valu, fin aoí»t, un procés pour calomnie qu’elle a gagné, alors qu’elle courait le risque d’aller en prison. «Je pleure parce que Dieu existe», a-t-elle lancé, en larmes, en écoutant le verdict. Elle promet d’en finir avec «la corruption qui se termine quand les présidents cessent de voler».
Ancien professeur de droit public, ex-miss, passée de 50 í  90 kg aprés la naissance d’un de ses enfants parce qu’elle en avait assez d’íªtre «mince, belle et intelligente», elle se définit comme «une représentante de la classe moyenne capable de rallier les secteurs les plus défavorisés». «En France, je serais une gaulliste de gauche», illustre-t-elle. Víªtue d’un jogging et d’un tee-shirt, «Lilita» a abandonné l’énorme crucifix qu’elle avait l’habitude d’arborer sur sa poitrine. Elle a adouci le ton mystique de ses discours qui en agaí§ait certains. Mais elle a conservé la statue de la Vierge qui orne son living.
C’est dans un théí¢tre de Buenos Aires, répondant aux questions d’un philosophe, qu’elle a présenté son programme de gouvernement et celui de son coéquipier, le socialiste Ruben Giustiniani. Elle admet l’avoir choisi en espérant augmenter son potentiel électoral, aprés la victoire historique de Hermes Binner, le 2 septembre, dans la riche province de Santa Fe. Premier socialiste élu gouverneur en Argentine, M. Binner a annoncé qu’il voterait pour Mme Carrio.
En politique étrangére, «Lilita» demande «moins de séances photo» – une allusion aux nombreux voyages í  l’étranger de Cristina Kirchner. Elle admet des affinités avec les présidents du Chili et de l’Uruguay, Michelle Bachelet et Tabaré Vazquez, «míªme s’ils sont plus í  gauche». Elle pourfend le «populisme» du président vénézuélien Hugo Chavez et présente «la complémentarité de l’Argentine et du Brésil comme une nécessité en Amérique latine».
Transfuge du Parti radical de l’ancien président Raul Alfonsin (1983-1989), Mme Carrio avait créé l’Alternative pour une République d’égaux (ARI). Elle a renoncé í  son poste de députée de l’ARI pour se présenter í  la présidentielle. En 2003, elle avait été la premiére femme candidate í  la présidence en Argentine. Elle était arrivée en deuxiéme position derriére Nestor Kirchner.